Perspective-s ?

Perspectives… ce mot entendu mille fois ce matin à la radio m’a fait l’effet d’une injure. Peut-être parce qu’à l’autre bout de l’info s’impose la peur incontrôlée du variant, des variants, des enfants variants… et qu’un peu plus loin on nous parle des vaccins qui sont retardés, pas livrés, pas administrés…

Perspectives… au pluriel en plus !

Bien sûr qu’il est plus que temps d’ouvrir des perspectives aux jeunes, aux vieux et aux moins vieux, aux secteurs hospitalier, artistique, de l’enseignement, de l’horéca, de l’événementiel, des sports, du tourisme, du bien-être, du contact, des contacts… parce que derrière le mot « secteur » il y a des êtres humains qui sont en train de crever sans être repris dans aucune courbe affolante.

Plus on avance, plus il paraît clair que nous allons devoir « apprendre à vivre avec le virus », les virus… apprendre à VIVRE, alors que jusqu’ici on nous « apprend à mourir avec le virus » et dans quelles conditions !

Perspectives… si cela reste un mot lâché dans la foule des autres mots creux et vains qui ne s’inscrivent dans aucune réalité, oui ça devient une injure.

Et pour mettre en place des perspectives, pas seulement en parler, il faut sortir urgemment de cet état de panique et de sidération dans lequel nous sommes (et dans lequel nos gouvernants semblent tout aussi coincés). Sortir de la peur pour ouvrir les perspectives de la pensée, activer notre intelligence, notre sens de la réflexion et de la critique…

Dans mon travail d’hypnothérapeute spécialisée dans le traitement des traumas, je sais à quel point la peur nous paralyse. Le principe est simple : face à une peur subite ou distillée en permanence depuis presqu’un an, le cortex se met en veille au profit du cerveau reptilien dont le boulot est d’assurer les fonctions vitales de notre organisme, pas de raisonner, de réfléchir, de vérifier…

Je sais aussi, parce que notre cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l’imaginaire, à quel point nos pensées peuvent avoir un effet négatif ou positif sur notre corps, notre santé.

Dans ce brouhaha anxiogène et dramatique, certaines voix, de médecins, de scientifiques, de philosophes, commencent enfin à s’élever. Ces voix ne sont pas animées par des propos complotistes (qui ne font qu’amplifier la peur et ses conséquences) mais bien par un retour à la raison, par une prise de distance permettant de sortir de l’émotion, de calmer le reptilien, de voir au-delà des chiffres des contaminations qui nous hypnotisent depuis des mois. 

Il est urgent que ces réflexions, portées par des femmes et des hommes ayant pris de la hauteur, soient prises en compte, car ce sont d’elles et d’eux que viendront les propositions ouvrant de réelles perspectives d’aménagement de nos vies sans les couper des aspects ESSENTIELS  que sont le social, l’écologique, le culturel et l’économique.

Bérangère Lhomme – Hypnose conversationnelle